Thérapie psycholytique : Les psychédéliques à faible dose
dans cet article
Qu'est-ce que l'usage psycholytique des psychédéliques en thérapie ?
L'histoire de la thérapie psycholytique
Différences entre thérapie psycholytique et thérapie psychédélique
Les thérapies Psychodélytique, le juste milieu entre Psycholytique & Psychédélique
Mon expérience et avis personnels
Pour aller plus loin
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Dernière mise à jour le 16 octobre 2024
Avis de non-responsabilité : les points de vue et opinions exprimés dans cet article sont ceux des auteurs et ne reflètent pas nécessairement la politique ou la position officielle du Chemical Collective ou de toute partie associée.
Qu'est-ce que l'usage psycholytique des psychédéliques en thérapie ?
L'acide lysergique diéthylamide (LSD) et des substances psychoactives similaires sont utilisés en psychothérapie depuis 1949, lorsque la première étude clinique avec une dose plus faible de LSD a montré des effets thérapeutiques pertinents. Cela a suscité un vif intérêt parmi les psychothérapeutes et les chercheurs à l'échelle internationale. En 1960, l'utilisation de séances en série de doses plus faibles de LSD/psilocybine dans un cadre psychanalytique, alors dominant, a été baptisée « thérapie psycholytique ».
La thérapie psycholytique était généralement menée dans des environnements cliniques, à la fois en milieu hospitalier et ambulatoire. La thérapie psycholytique a été développée et déployée sur une période de 15 ans sur le continent européen, où elle a été utilisée dans 30 centres de traitement clinique et par plus de 100 psychothérapeutes ambulatoires. Les approches psycholytiques ont été peu utilisées en Amérique du Nord, où l'approche psychédélique (utilisation d'une ou deux séances à haute dose pour des « expériences mystiques transformant la personnalité ») est devenue la méthode dominante utilisée.
La figure phare de la thérapie psycholytique était le professeur Leuner Hanscarl en Allemagne, qui a ouvert la voie avec son analyse particulièrement fine de la réaction au LSD dans une étude et détaillée sur le sujet en 1962. Il a joué un rôle central dans l'établissement et la diffusion de la thérapie psycholytique en Europe et à l'étranger. Dans cet article, j'essaierais de vous donner des informations générales complètes qui caractérisent les caractéristiques essentielles de la thérapie psycholytique. Les preuves de l'efficacité de la thérapie psycholytique sont examinées et des arguments en faveur de l'approche psycholytique dans le domaine de la psychothérapie assistée par des substances sont mis en avant.
L'histoire de la thérapie psycholytique
Dans les années 1920, les chercheurs ont fourni une description clinique détaillée de l'intoxication à la mescaline, mais la plupart des chercheurs de l'époque n'ont pas constaté que les expériences reflétaient la psychodynamique de leurs participants expérimentaux. En revanche, les premières expériences cliniques systématiques utilisant des doses plus faibles de LSD (10 à 50 ug) chez des participants ont révélé l'utilité du LSD pour évoquer du matériel psychodynamique. De nombreux psychanalystes ont suivi ces observations et ont commencé à utiliser des séances psychanalytiques assistées par le LSD afin d'évoquer des processus psychodynamiques, par exemple l'adoucissement des défenses, la régression, l'approfondissement du transfert, les souvenirs spontanés de l' enfance.
Les observations de deux auteurs ont été essentielles au développement de l'approche psycholytique.
En 1953, le psychiatre britannique Ronald A. Sandison a travaillé avec le LSD dans le cadre d'expériences non thérapeutiques. Ces expériences ont conduit à une caractéristique des symptômes chez certains sujets expérimentaux. En 1953, le psychiatre allemand Hancarl Leuner développe une technique de rêve éveillé destinée à être utilisée en psychothérapie. Il a découvert que l'utilisation de petites doses de LSD conduisait à une génération accumulée d'images et d'émotions, et que le processus thérapeutique était approfondi. Dans ses recherches fondamentales approfondies sur la réaction au LSD, supervisant et évaluant soigneusement plus de 1 000 séances expérimentales de LSD, il a pu exposer les principaux mécanismes de l'action thérapeutique du LSD dans le cadre de la thérapie psycholytique.
Différences entre thérapie psycholytique et thérapie psychédélique
La caractéristique principale est que le dosage n'est pas le même entre thérapie psycholytique et thérapie psychédélique. Je vais donner comme exemple de dose le LSD et la psilocybine ( sachant qu'il y a en moyenne 10 mg de psilocybine par gramme de champignon magique Psilocybe Cubensis).
Les doses psycholytiques se situent entre 30 ug et 150ug de LSD ou entre 3 mg et 15 mg de psilocybine, alors que les doses qui étaient utilisées dans les thérapies psychédéliques à l'époque démarraient plutôt vers 250 ug de LSD et pourraient monter jusqu'à 800 ug ( de 25 mg à 40 mg de psilocybine ).
Pour les thérapies psycholytiques les effets recherchés étaient aussi différents :
D'avoir accès à l'activation du processus primaire d'imaginations symboliques et oniriques
À des régressions ( le fait de se sentir comme à l'âge que l'on avait au moment où le traumatisme que l'on traite c'est formé )
À des phénomènes de transfert ( ce qui offre une plus grande capacité de dialogue avec le thérapeute ainsi qu'une réflexion sur soi )
À des réalisations spontanées
À des réactions affectives et à une intensification de l'expérience consciente.
Dans ce cas, c'est une opportunité de faire un travail d'exploration par la communication verbale. Les thérapies psychédéliques quant à elles ont des effets recherchés d'une intensité tout autre, à savoir :
L'expérience de pointe cosmico-mystique, la révélation ultime, l'éveil spirituel.
L'expérience extatique, un état de félicité sans nulle comparaison.
Un ébahissement, resté bouche-bée dans un état de contemplation et de Non-Dualité
Renforcement intense de la connexion aux autres et à soi.
On a à faire à deux méthodes complètement différentes. Dans le cas des thérapies psycholytiques, on est plus dans une thérapie à long terme car de nombreuses séances sont requises (entre 5 et 25) et elles sont espacées de plusieurs semaines alors que les thérapies psychédéliques se basent plus sur la psychologie transpersonnelle dans le mais d'avoir une expérience mystique qui permet d'avoir toutes les réalisations « qu'il nous faut » en une à trois séances.
Dans l'expérience psycholytique, l'ego reste présent même si ces barrières sont plus perméables ; d'où un relâchement des défenses psychologiques et l'ego est moins tyrannique. Ceci permet une plus grande authenticité et une honnêteté avec soi-même- alors que dans une expérience psychédélique c'est la dissolution totale de l'ego qui mène à l'expérience de la conscience cosmique universelle. Cette intense réalisation de ne faire qu'un avec le tout.
Les thérapies Psychodélytique, le juste milieu entre Psycholytique & Psychédélique
Il est intéressant de savoir que le groupe de chercheurs du Maryland Psychiatric Research Center – le centre de thérapie psychédélique le plus important au monde à l'époque (1979) – a conclu, au vu des résultats de leurs études non concluantes, qu'une Une combinaison de thérapie psychédélique et psycholytique serait une solution intéressante, notamment pour améliorer la durabilité des résultats du traitement. Dans cette optique, Stanislav Grof et Yensen ont proposé de nommer cette approche combinée « thérapie psychodélytique ». Finalement, ce groupe a mené plusieurs études utilisant l'approche psychodélytique auprès de patients névrotiques et de patients hospitalisés dépendants à l'alcool en leur administrant des composés à durée d'action plus courte tels que la DPT. (dipropyltryptamine) et la psilocybine. En ce qui concerne le traitement des patients névrotiques ou souffrant de troubles de la personnalité, « il a été suggéré que l'approche à dose faible ou dose forte était inadéquate pour certains niveaux de pathologie ».
je me base principalement sur les travaux du Dr Friederike Meckel Fischer (ici sa conférence autour des thérapies psycholytiques ) qui a travaillé avec Stanislav Grof, et qui utilise justement ces molécules à un dosage psychodélytique, entre 50 ug et 250 ug pour le LSD par exemple. La progression de dose d'une séance à l'autre est légère et adaptée à la dernière séance. Ceci est progressif et sécuritaire et permet d'éviter avec une grande certitude les expériences ingérables voir traumatisantes. Mais surtout, ce que je trouve incroyable, c'est leur utilisation en combinaison. Pour moi, mélanger les substances autant de sens que mélanger les aliments pour cuisiner. Il est possible d'avoir accès à un nombre d'expériences variées en mélangeant certaines molécules qui ont déjà été étudiées pour leur intérêt thérapeutique et en restant à des doses très « sûres » de vivre des expériences parfaitement adaptées à nos besoins.
Mon expérience et avis personnels
Personnellement, je comprends qu'à l'époque, les thérapies psycholytiques représentaient deux niveaux des thérapies faisant usage de psychédéliques. Je suis convaincu que tout le monde a quasiment la capacité à faire face à une faible dose de psychédélique et que dans les conditions adaptées, une expérience enrichissante peut en ressurgir.
Alors qu'une expérience psychédélique à haute dose peut être catastrophique pour un novice ou quelqu'un qui n'est pas préparé ou adapté, mais pour un individu qui aurait réuni les conditions nécessaires (expériences, informations, définir et paramétrer …) Une expérience de transcendance totale peut être la bienvenue. Elle sera bien bouleversante et aura une intensité sûre inattendue, mais elle aura une valeur inestimable. Pour les curieux, je vous laisse ici mon trip report sur la mort de l'ego que j'ai vécu sous Candy Flip (1P-LSD, 6-APB & Cannabis).
Depuis 2015, j'ai vécu un nombre incalculable d'expériences psychédéliques avec toute une foison de molécules, pourtant, les fois où j'ai consommé un dosage tel que celui utilisé dans ce qui est appelé ici thérapie psychédélique, se maîtrise sur les doigts d'une main.
Les expériences transcendantales n'ont pas besoin d'être nombreuses ; elles laissent une marque, une touche de magie à jamais gravée quelque part dans notre âme.
Les expériences moins intenses ne sont pas forcément aussi mémorables, c'est surtout le souvenir du processus de guérison dont on se souvient : catharsis, réalisations personnelles, libérations de traumatismes, un lâcher prise sur des comportements ou schéma de pensée destructeurs ou bien des souvenirs d'enfance qui remontent…
Je suis vraiment reconnaissant que l'on soit rentré dans une renaissance psychédélique.
Pourtant, la tendance actuelle pour le microdosage me dépasse parfois, comment est-on passé de la contre-culture des années 60 avec les Hippies, Jimi Hendrix, Timothy Leary à « Je prends une dose infime de LSD tous les jours pour être plus efficace au travail et faire gagner plus à mon patron ». Je suis dans la satire c'est vrai, mais bien qu'il y ait un intérêt non négligeable à utiliser les psychédéliques en dose sub-perceptible ( ex : 5 ug à 20 ug de LSD ), les doses psycholytiques semblent nettement plus intéressantes pour un intérêt thérapeutique réel. De l'autre côté : bien qu'après mon expérience d'état de « dissolution de l'ego » alias de « non-dualité » alias « d'éveil » je ne jurais que par les doses transcendantales.
Mon opinion actuelle est que les doses moyennes qui, avec un focus thérapeutique, nous poussent à aller dans notre source profonde et à activer les forces de guérison intérieures qui dorment en nous, il peut réellement se produire un changement notable dans notre monde. Surtout dans nos sociétés profondément malades, on peut voir juste sur le plan psychologique que c'est catastrophique avec les nombres de suicides, de dépression et de crises psychotiques qui n'ont jamais été aussi élevées…
Pour rester dans le thème, il faut savoir que deux grandes enquêtes ont été réalisées en 1960 et 1971. Elles portaient sur les applications psycholytiques (et psychédéliques) auprès de plus de 9 000 patients. Celles-ci, ainsi qu'une enquête rétrospective plus récente en Suisse (1959-1961) montre que le risque de complications majeures (tentatives de suicide, suicide, réactions psychotiques prolongées) n'est pas plus élevé pour les patients en thérapies psycholytiques et psychédéliques que pour ceux qui ont suivi une psychothérapie conventionnelle ( moins de 0.1% de tentatives de suicide, dont 0.03% de suicide et moins de 0.15% de réactions psychotiques prolongées ).
Pour aller plus loin
L'usage des psychédéliques à des doses faibles-moyennes associées à une psychothérapie sur le long terme à un mécanisme qui différencie fortement des thérapies psychédéliques classiques où le but principal est celui de l'expérience mystique, dans lequel on tente d'atteindre la dissolution totale de l'ego et où on laisse le réajustement à la réalité se faire et on laisse l'individu « apprendre » par la manière « forte ».
Dans la thérapie psycholitique, il y a plus d'interactions entre le thérapeute et le patient, la dose moyenne de psychédélique permet de vivre un détachement de l'ego sans son annihilation totale. Ceci permet de l'utiliser comme outil de navigation pour aller à la recherche de traumatismes et autres souvenirs qui, cachés dans le subconscient, entraînant en une utilisation inadaptée du cerveau qui fait que l'individu peut être atteint d'un trouble ( dépressif, anxieux, hystérique…)
Comme on peut le voir dans les meilleures études des années 1960, les succès avec la thérapie psychédélique à fortes doses n'est pas si efficace pour tous les patients, ou ne pendant pas pour certains patients. La « renaissance psychédélique » qui a commencé il y a plusieurs années pourrait bien être suivie d'une « renaissance psycholytique ».
Cette renaissance serait vraisemblablement plus modeste dans son attitude fondamentale car moins spectaculaire. Néanmoins, elle sera caractérisée par un succès plus grand dans un processus thérapeutique de nature prolongée qui avance à petite échelle.
C'est l'histoire du lièvre et de la tortue, dans notre monde sous tension on cherche sûr tous le changement rapide et radical même s'il est moins, à la témérité sans faille et la lente mais sûre progression de la tortue.
Nuit | Blogueur communautaire chez Chemical Collective | youtube.com/c/nuit
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