La MDMA a énormément de potentiel mais ça ne veut pas dire qu’elle est parfaite ou adaptée à tous les contextes. Il y a quand même certaines limites, surtout quand on parle de travail thérapeutique un peu en profondeur.
Déjà, la durée de l’effet est relativement courte, en général autour de 3 à 4 heures. Et dans un cadre thérapeutique, où il faut du temps pour s’ouvrir, pour explorer, pour intégrer ce qui remonte, ça peut vite paraître un peu serré. C’est d’ailleurs pour ça que beaucoup de gens utilisent un booster, une redose légère en cours de session, pour rallonger un peu l’expérience. Mais ça reste une solution partielle qui s’essouffle dans la durée.
Ensuite, il y a aussi le fait que la MDMA peut être, parfois, trop stimulante. Trop sociable. Elle pousse à parler, à extérioriser, ce qui peut être idéal pour sortir des choses bloquées mais dans certains cas, on reste en surface. On parle, on partage, mais on ne plonge pas forcément dans les couches plus profondes, là où se trouvent les vraies racines du trauma. Si on ne pose pas un cadre très clair, avec une intention forte, un bon set & setting, voire un accompagnement thérapeutique, on peut passer à côté de ce que la molécule peut offrir.
C’est ce qui m’a amené à m’intéresser à d’autres empathogènes comme alternative, comme le 5-MAPB ou le 6-APB, qui, je trouve, ont parfois un potentiel encore plus intéressant que la MDMA surtout dans une optique introspective.
Le 5-MAPB, déjà, a une durée plus longue, autour de 6 heures, ce qui laisse plus de place pour s’installer dans l’expérience. Mais surtout, il est beaucoup plus sédatif. Moins de montée euphorique, moins de besoin de parler, plus de calme intérieur. Et ce calme, il est propice à l’introspection, à l’écoute, à la contemplation. C’est une molécule qui pousse à rester posé, centré, à plonger dans ce qui se passe à l’intérieur, plutôt que dans l’interaction avec l’extérieur.
Le 6-APB, lui, va encore plus loin dans ce sens-là : durée de 8 heures, ce qui est énorme pour un empathogène, et en plus, il a un léger effet psychédélique, ainsi qu’un effet dansant. Dit comme ça, on pourrait croire que c’est plus festif mais en réalité, ce côté dansant peut être super intéressant pour un travail corporel. Par exemple, dans des contextes de danse extatique, ou de thérapie par le mouvement, ça peut amener à libérer des tensions profondes. Et le petit côté psychédélique, même léger, peut aider à toucher des choses qu’un empathogène pur n’atteindra pas aussi facilement.
Le seul hic, c’est que le 5-MAPB et le 6-APB sont encore peu étudiés. On a beaucoup de retours de psychonautes sur eux mais pas beaucoup de données scientifiques sur eux, ni sur leur potentiel thérapeutique, ni sur leurs effets à long terme. Ce sont des molécules prometteuses, mais qui mériteraient clairement plus de recherches. D’un point de vue personnel, je pense qu’elles pourraient avoir leur place dans un protocole thérapeutique moderne, mais il faut rester prudent.
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