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Psychédéliques, chamanisme, schizophrénie et bipolarité

nuit

By Nuit

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in this article
  • Chamanisme et altération de conscience : médecine de l'invisible
  • Le chaman involontaire : schizophrénie, bipolarité et appel à l’initiation
  • Enfants visionnaires : entre LSD, DMT et conscience élargie
  • Psychédéliques et bipolarité : risques, potentiels et protocole
nuit

By Nuit

Disclaimer: The views and opinions expressed in this article are those of the authors and do not necessarily reflect the official policy or position of the Chemical Collective or any associated parties.

Quand on lit le titre de cet article, on peut se dire qu’il y a là-dedans des mots qui ne sont pas censés aller ensemble. Chamanisme et psychédéliques, évidemment, on voit le lien. Depuis des siècles, les chamanes utilisent des plantes pour modifier leur état de conscience : ayahuasca en Amazonie, iboga au Gabon, peyotl dans les déserts d’Amérique du Nord, les psilocybes un peu partout. Dans pratiquement chaque coin du monde, on retrouve des rituels basés sur l’ingestion de substances naturelles capables de faire basculer la perception. L’ayahuasca, par exemple, c’est l’alliance d’une plante contenant de la DMT avec une autre qui agit comme IMAO, et des plantes contenant de la DMT il y en a partout sur la planète. Une alchimie vieille comme le monde. Et quand on regarde du côté de l’Inde, on trouve aussi le Soma, boisson mythique aux effets extatiques, dont la trace se perd avec les interprétations modernes, j’ai d’ailleurs commenté le livre Krishna in the Sky with Diamonds qui observe le Bhagavad Gita d’un point de vue psychédélique.

Mais là où ça devient intéressant, voire un peu dérangeant, c’est quand on fait entrer la schizophrénie et la bipolarité dans l’équation. Parce que ces deux mots-là, en général, on les range dans une autre boîte. Celle de la psychiatrie, des diagnostics, des traitements, des mises en garde. Aujourd’hui, on lit partout la même recommandation : “Si vous êtes atteint d’un trouble psychotique ou bipolaire, ne touchez pas aux psychédéliques.” Et dans beaucoup de cas, c’est un conseil valable. Mais est-ce que c’est aussi simple que ça ?

Ce qu’on va explorer ici, c’est justement ce lien trouble, fragile, mais potentiellement révélateur entre ces quatre notions. Parce que si les sociétés anciennes reconnaissaient parfois les voix intérieures, les visions et les états extrêmes comme des signes de connexion au sacré, notre monde moderne, lui, les pathologise. Ce que certains appelaient “initiation”, d’autres appellent aujourd’hui “délires” ou “crises”.

Alors dans cet article, on va plonger dans le chamanisme et ses racines psychédéliques, puis on explorera les ponts possibles avec certaines formes de souffrance mentale contemporaine. On parlera d’un livre étrange, Shamans Among Us, qui bouscule les catégories. On évoquera des expériences controversées avec le LSD sur des enfants schizophrènes dans les années 60. On verra aussi ce que la science dit de la DMT présente dans le corps des schizophrènes. Et puis on abordera le cas des personnes bipolaires, en particulier à travers le protocole expérimental de Benjamin Mudge, un doctorant lui-même bipolaire qui propose un cadre thérapeutique encadré pour l’ayahuasca.

Et au fond, la vraie question, c’est peut-être celle-là :
Qu’est-ce qu’on fait, aujourd’hui, des gens qui auraient été chamanes dans une autre époque ?
Est-ce qu’on peut réconcilier ces mondes sans trahir leur essence ? Ou est-ce qu’on continue à tracer des frontières étanches entre folie, spiritualité et médecine ?

Chamanisme et altération de conscience : médecine de l'invisible

L’archétype du chamane, on le retrouve partout. Dans les steppes de Sibérie, les forêts amazoniennes, les montagnes andines, le désert saharien, ou même dans les mythes celtiques sous la forme du druide. C’est toujours cette même figure : un être à la fois marginal et essentiel, jamais vraiment au centre de la communauté, mais jamais très loin non plus. Il vit un peu en retrait, entre les mondes. C’est celui qui veille, qui observe les signes, qui écoute ce que les autres n’entendent pas.

Le chamane, c’est le guérisseur, le magicien, le sage. Mais surtout, c’est le médiateur entre les vivants et les esprits, entre le visible et l’invisible. Il connaît les plantes, les rêves, les morts, les douleurs. Il parle le langage du feu et celui des ancêtres. Il est l’interface entre la matière et le mystère.

Et pour accéder à cet espace, à cette zone de passage, les états modifiés de conscience ont toujours joué un rôle central. Le souffle, la danse, la transe, le jeûne, mais surtout… les plantes. Chaque culture a sa propre clé, son propre psychédélique sacré, sa passerelle chimique vers le monde de l’esprit.

Terence McKenna a même proposé une théorie fascinante, un brin audacieuse mais poétiquement crédible : l’idée que nos ancêtres singes, en consommant des champignons hallucinogènes, auraient initié une révolution cognitive majeure. Une sorte de “big bang” de la conscience, catalysé par la psilocybine. Et franchement, quand on voit l’influence qu’ont eu ces molécules sur la perception, le langage, la spiritualité… on ne peut pas totalement balayer l’idée.

Aujourd’hui, ces plantes sacrées existent toujours. Mais on a aussi vu émerger de nouveaux psychédéliques, plus modernes, mais pas forcément moins puissants. Des substances comme le 2C-B ou le 2C-E, issues des recherches de chimistes comme Alexander Shulgin, ou utilisées par des psychologues comme Frederike Fisher Meckel à des fins thérapeutiques. Ces molécules, même synthétiques, prolongent quelque chose d’ancien : le besoin humain de percer le voile, de comprendre ce qui se joue au-delà des apparences.

Alors oui, vu d’ici, avec nos yeux d’Occidentaux du XXIe siècle, le monde des chamanes peut paraître absurde. Dialoguer avec des plantes, recevoir des messages d’esprits animaux, soigner par le rêve… Ça sonne comme une fable. Et pourtant, ce système ancestral servait à maintenir un équilibre : entre l’humain et la nature, entre le rationnel et l’intuitif, entre le monde tangible et les forces invisibles qui l’animent.

Vous savez comment on appellerait quelqu’un aujourd’hui qui oserait raconter qu’il parle aux esprits ? Un fou ; et dans le jargon du DSM-5 ? Un individu psychotique qui serait probablement catégorisé schizophrène ou bipolaire.

Et peut-être que, dans ce rôle de médiateur, le chamane était au fond le médecin, le thérapeute, le psychanalyste et même le professeur avant l’heure. Un être formé par la douleur, initié par la nuit noire de l’âme, et capable de guider les autres à travers leurs propres ténèbres.

Le chaman involontaire : schizophrénie, bipolarité et appel à l’initiation

Dans Shamans Among Us, Joseph Polimeni pose une hypothèse troublante, presque hérétique aux yeux de la psychiatrie moderne : et si la schizophrénie n’était pas une erreur du cerveau, mais un vestige évolutif de la fonction chamanique ? Et si ceux qu’on enferme aujourd’hui étaient, autrefois, ceux qu’on écoutait, qu’on respectait, qu’on suivait dans les forêts pour les rituels de guérison ?

Il écrit :

“La schizophrénie pourrait être un résidu d’un programme biologique ancien, celui du chamane, ce marginal inspiré, capable d’accéder à des niveaux de conscience utiles à la survie du groupe.”

Dans cette théorie, le “chaman involontaire” est celui qui naît avec une sensibilité extrême, une porosité au monde invisible, une capacité à entrer spontanément dans des états altérés de conscience, sans le vouloir, sans le comprendre, et surtout sans être guidé. Dans les sociétés traditionnelles, un chamane était souvent formé dès l’enfance. Mais il arrivait aussi qu’un appel surgisse brutalement : une crise, une rupture, une maladie, des visions incontrôlables. Ce que nous, aujourd’hui, appelons “épisode psychotique”, eux y voyaient une initiation.

La différence principale ? L’accompagnement.

Chez les peuples anciens, un autre chamane, un ancien, prenait en charge l’initié. Il l’aidait à traverser la nuit, à comprendre les voix, à apprivoiser les visions. Il lui montrait comment survivre à son propre feu intérieur, et comment en faire quelque chose d’utile pour le clan.
Aujourd’hui, quand une personne commence à entendre des voix, à percevoir le réel autrement, on l’enferme. On la traite,et souvent contre son gré. On la fait taire chimiquement.

Et si on passait à côté d’un potentiel ? Et si le fait que la société marginalise et écrase ceux qui avant faisaient que les tribus avaient comment guérir et communiquer avec le monde spirituel fais que nous vivons aujourd’hui dans une société malade comme jamais, dans laquelle les taux de suicide et de depression n’ont jamais ete aussi haut ? La solution se cache peut-être juste ici.

La bipolarité, elle aussi, peut s’inscrire dans ce regard. Si le chamane est le guérisseur, on peut imaginer que le bipolaire aurait été, à une autre époque, le guerrier ou le chasseur. Celui qui, en phase haute, ressent une force surhumaine, une concentration brûlante, une absence totale de peur. Kilindi Iyi, racontait que certaines tribus africaines utilisaient des décoctions à base d’acacia riche en DMT pour partir à la chasse au lion.

Benjamin Mudge, chercheur et lui-même bipolaire, a décidé de prendre les choses autrement. Plutôt que de vivre sous camisole chimique, il a choisi de travailler avec l’ayahuasca, ce breuvage amazonien sacré, comme moyen de stabiliser sa condition. Depuis plus de vingt ans, il utilise l’ayahuasca pour maintenir un équilibre intérieur, et il consacre aujourd’hui son doctorat à l’étude de cette plante chez les personnes atteintes de trouble bipolaire. 

C’est là que le parallèle devient fort.
Schizophrènes, bipolaires, hypersensibles, mystiques involontaires… Peut-être que ces personnes, dans un autre temps, auraient été formées, pas traitées. Écoutées, pas corrigées. Accompagnées, pas enfermées. Et si aujourd’hui, on recommençait à les voir autrement ?

Enfants visionnaires : entre LSD, DMT et conscience élargie

On l’oublie trop souvent, mais dans les années 50–60, l’approche des troubles mentaux n’était pas encore totalement verrouillée par la psychiatrie chimique telle qu’on la connaît aujourd’hui. Il y avait un vent de curiosité, parfois même de compassion radicale, qui soufflait dans certains cercles médicaux. 

Dans une étude menée dans les années 1960 par Gary Fisher, des enfants diagnostiqués schizophrènes ont reçu du LSD dans un cadre thérapeutique

On observe que dans la majorité des cas, les enfants ont montré une amélioration nette, des comportements plus adaptés, et une capacité accrue à exprimer leurs émotions et à interagir avec leur environnement.

L’un des cas les plus marquants fut celui d’une petite fille sévèrement atteinte, incapable de communication, se mutilant elle-même au moindre relâchement de surveillance. Après une série de dix séances de LSD, elle montra une transformation radicale : elle pouvait interagir, jouer, parfois même aller à l’école. Ce qui semblait être un esprit brisé s’était reconnecté à une forme de cohérence.

Et ce n’est pas tout. À la même époque, d’autres études ont mis en lumière un taux plus élevé de DMT dans l’urine de patients schizophrènes, comparé aux sujets sains. La DMT, ou N,N-diméthyltryptamine, est une substance naturellement présente dans le corps humain. Certains chercheurs, comme Dr. Rick Strassman (DMT: The Spirit Molecule), ont proposé que la DMT pourrait jouer un rôle dans la conscience elle-même, notamment dans les rêves, les expériences de mort imminente ou les états mystiques.

Alors on en vient à cette question vertigineuse :

Et si ce que les psychiatres appellent hallucinations, dans le DSM ou sur leurs feuilles d’ordonnance, n’étaient pas des erreurs du cerveau… mais des perceptions élargies ?

Quand un psychédélique comme le LSD ou la DMT agit sur la conscience, les neuroscientifiques nous disent que c’est une hyper connectivité neuronale, un reset du “default mode network”,  le réseau de l’ego, de la narration. Ce n’est pas du délire, c’est une autre cartographie du réel.
Alors pourquoi, lorsque la même chose survient sans substance, parle-t-on de pathologie ? Parce que cela échappe au contrôle. Parce que cela dérange les frontières. Parce que ces visions, ces voix, ouvrent des fenêtres là où la psychiatrie veut des portes fermées à double tour.

Il se pourrait bien que ce que nous appelons folie soit un mécanisme d’exploration non maîtrisé, une plongée intérieure sans boussole ni filet. Comme un saut chamanique… sans initiation.

Psychédéliques et bipolarité : risques, potentiels et protocole

Depuis des décennies, le consensus au sein de la communauté de la recherche psychédélique est clair : les personnes atteintes de trouble bipolaire doivent absolument éviter les psychédéliques, de peur de déclencher une phase maniaque incontrôlable. Pourtant, à y regarder de plus près, tout n’est pas si tranché, je remercie Michelle Janikian pour son article vraiment complet sur le sujet  :

Kétamine : de tous les psychédéliques étudiés, elle présente le risque le plus faible d’induire une manie chez les patients bipolaires. Son action principale sur les récepteurs NMDA (glutamate) plutôt que sur la sérotonine 5‑HT2A explique sans doute cette tolérance ; à ce jour, aucun cas de manie n’a été rapporté en contexte clinique contrôlé.

Les empathogènes comme la MDMA pourraient aider à explorer les blessures émotionnelles liées à la bipolarité, notamment en facilitant l’accès aux traumas souvent enfouis. Cependant, jouer avec le système sérotoninergique comporte des risques importants : chez les personnes bipolaires, cela peut potentiellement déclencher un épisode maniaque. Toute utilisation devrait donc être envisagée avec prudence, dans un cadre thérapeutique strict et jamais sans accompagnement médical.

Le protocole de Benjamin Mudge

Profil du chercheur : diplômé en psychiatrie et bipolaire lui‑même, Mudge a expérimenté 20 ans d’ayahuasca avant de lancer son doctorat sur son usage chez les personnes bipolaires.

Dosage et encadrement : séances de 2 à 3 heures, espacées de plusieurs mois, dans un cadre rituel strict : screening médical (exclusion de toute phase maniaque récente), équipe mixte (psychiatre + chamane), intégration post‑session.

Résultats préliminaires : dans les 10 cas qu’il a publiquement interviewés (utilisant DMT pur sans MAOI), aucun épisode maniaque n’a été déclenché ; tous décrivent un effet antidépresseur, apaisant et centrant.

Bénéfices thérapeutiques vs risque de mania

Perception élargie et auto‑surveillance : Mudge souligne que l’ayahuasca renforce la conscience des signes avant‑cours d’une manie, créant une “hygiène mentale” qui peut prévenir l’emballement émotionnel.

Courte durée d’action : la DMT (forme fumable) et la kétamine, du fait de leur temps de liaison bref à la 5‑HT2A, présentent un profil de sécurité supérieur comparé au LSD ou la psilocybine au vu de leurs longue durée.

Microdosage : paradoxalement, le micro‑dosing n’est pas recommandé : doses trop faibles pour induire une conscience critique, mais suffisantes pour dérégler l’équilibre neurochimique sans accompagnement, augmentant potentiellement la volatilité de l’humeur.

En résumé, si la bipolarité a longtemps été un motif d’exclusion systématique, les psychédéliques de courte durée d’effet (kétamine, DMT pur) et des protocoles rigoureux comme celui de Benjamin Mudge montrent un potentiel thérapeutique réel, sans pour autant ignorer le risque grave d’induction maniaque. La clé ? Un dosage adapté, une préparation minutieuse, un accompagnement spécialisé, et surtout une intégration post‑session pour que chaque expérience devienne un levier de stabilité plutôt qu’un déclencheur de crise.

Psychiatrisés mais invisibles : vers un nouveau modèle de soin ?

Quand on parle de schizophrénie ou de bipolarité aujourd’hui, ce qui revient souvent, c’est l’image du patient instable, à surveiller, à cadrer. Et très vite, cette image dérive vers l’isolement, l’hôpital, la camisole chimique. Dans certains cas, littéralement. On parle quand même ici d’une médecine qui choisit encore, au XXIe siècle, de mettre des gens sous cachetons à vie, parfois sans jamais leur offrir une vraie écoute, une alternative, ou ne serait-ce qu’un espoir de transformation.

Le problème, c’est que ces pratiques d’enfermement, de neutralisation, sont non seulement violentes, elles sont inhumaines. Elles vont à l’encontre de toute éthique, de toute dignité, et on pourrait sérieusement questionner leur compatibilité avec les droits de l’homme. On préfère calmer plutôt que de comprendre. Éteindre plutôt qu’éclairer.

Et puis, comme si ça ne suffisait pas, les personnes atteintes de ces troubles sont systématiquement exclues des recherches psychédéliques. Trop à risque, nous dit-on. Risque de bad trip, de désorganisation mentale, d’effets secondaires incontrôlables. Alors on les met de côté, on les classe comme “inéligibles”, alors qu’ironiquement, ce sont eux qui auraient peut-être le plus besoin de ces outils. Parce qu’un quotidien traversé par des délires, des visions, des oscillations émotionnelles violentes, c’est pas juste “un peu compliqué” : c’est l’enfer parfois. Et justement, les psychédéliques ont ce pouvoir, quand ils sont bien employés, de restructurer, de reconnecter, d’ouvrir une porte.

Une bonne idée serait de penser à des modèles hybrides. Un mélange entre le chamanisme et le cadre médical moderne. Un espace où le “trip” serait accompagné par des thérapeutes formés, où le patient est préparé, suivi, respecté. Un cadre qui assume que la psychose n’est pas un autre monde, mais un prolongement du nôtre.

Parce qu’au fond, on est tous sur le spectre. Plus ou moins sensibles, plus ou moins traversés. Mais personne n’est à l’abri d’une fissure dans la réalité.

Et ceux qui entendent des voix, ceux qui sentent des présences, ceux qui vivent dans un monde parallèle, ce ne sont peut-être pas des malades à enfermer. Ce sont des porteurs d’images, des miroirs. Des gens que la société devrait peut-être arrêter de fuir… et commencer à écouter.

Réhabiliter les porteurs de visions

Si l’on accepte ne serait-ce qu’un instant de remettre en question les catégories établies, alors une idée devient difficile à ignorer : et si les chamans d’autrefois avaient le même cerveau que les bipolaires ou les schizophrènes d’aujourd’hui ? Si ce n’était pas une maladie, mais une configuration, une sensibilité, un rapport au monde trop large, trop profond pour tenir dans les cadres étroits de la société moderne ?

Dans les tribus, ces personnes-là n’étaient pas enfermées. Elles étaient guidées. On les reconnaissait comme des guérisseurs, des médiateurs, des éclaireurs. Aujourd’hui, ces mêmes profils sont mis à l’écart, médicalisés à outrance, souvent réduits au silence sous des couches de neuroleptiques.

Il s’agit de dire que derrière certaines souffrances, il y a peut-être un potentiel d’éveil, de transformation, de lien à quelque chose de plus vaste. Quelque chose que notre monde a oublié, mais dont il aurait bien besoin, justement maintenant, alors que l’humanité semble de plus en plus malade, fragmentée, en perte de sens.

On ne soigne pas une vision avec une camisole. On ne guérit pas une détresse existentielle avec un simple ajustement chimique. Ce qu’il faut, c’est plus qu’un simple Set & Setting, c’est un espace. Une écoute. Une alliance entre science et sagesse ancienne, entre cadre thérapeutique rigoureux et ouverture aux profondeurs de l’imagination. Et pour ça, les psychédéliques, utilisés avec prudence et respect, pourraient bien être un pont.

Ce texte n’est en aucun cas une incitation à la prise de substances, surtout pour les personnes concernées par des troubles mentaux. Il existe des risques réels, parfois graves. Mais justement pour cette raison, la recherche devrait redoubler d’efforts pour créer des protocoles adaptés, sécurisés, bienveillants.

Parce que les “fous” ne sont peut-être pas ceux qu’on croit. Et parce que c’est souvent là où la société pointe du doigt la faiblesse… que se cache sa propre guérison.

Nuit | Blogueur communautaire chez Chemical Collective | youtube.com/c/nuit

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