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Le Trip au LSD de Michel Foucault dans le desert de californie

nuit

By Nuit

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in this article
  • Le manuscrit et le contexte psychédélique des années 1970
  • Le trip : immersion, visions et basculement
  • Impact immédiat sur Foucault
  • Psychédéliques et philosophie
  • Conclusion
nuit

By Nuit

Disclaimer: The views and opinions expressed in this article are those of the authors and do not necessarily reflect the official policy or position of the Chemical Collective or any associated parties.

Michel Foucault. Pour la plupart des lecteurs, ce nom évoque le philosophe froid et méthodique, l’homme qui décortique les archives, qui radiographie les prisons, les hôpitaux et les dispositifs de pouvoir. On imagine la rigueur, l’abstraction, le savant en retrait. Pourtant, derrière cette image existe un épisode singulier, presque légendaire, qui fissure l’armure intellectuelle et révèle une autre facette de Foucault : une nuit dans la Vallée de la Mort, sous LSD.

C’est grâce à Simeon Wade que cette histoire nous est parvenue. Son manuscrit, longtemps resté dans l’ombre, ressurgit aujourd’hui sous le titre Foucault in California. Ce texte, qui mêle récit intime, souvenirs précis et documents authentiques (lettres, photos, conversations), n’est pas une simple anecdote. Il est le témoignage vibrant d’une expérience radicale, une plongée de Foucault dans le monde psychédélique. Et Wade le raconte avec une intensité rare, donnant au lecteur l’impression d’accompagner le philosophe pas à pas dans cette traversée.

La scène est presque cinématographique : le désert aride de Death Valley, l’immensité cosmique au-dessus de Dante’s View, la chaleur sèche du sable et du silence, et au milieu de ce décor, un philosophe français déjà mondialement reconnu qui choisit de lâcher prise en se lançant dans une expérience psychédélique. Foucault prend du LSD, et soudain le paysage se transforme. Le désert devient mosaïque, l’espace éclate en couleurs, les étoiles s’ouvrent comme une pluie d’éternité. 

Un point essentiel à ajouter ici, et qui change la manière dont on lit le livre : la préface est signée par Heather Dundas, l’historienne qui a retracé la piste du manuscrit et aidé à faire s’assembler les pièces du puzzle. Dundas raconte comment, interrogative et sceptique au départ, elle a retrouvé Wade, et comment ces archives ont transformé une rumeur en archive crédible. Sa préface explique la genèse de la découverte et légitime la publication. Ce qui est drôle c’est qu’avant de rencontrer Wade elle n’aimait pas Foucault et n’avait aucun intérêt pour les psychédéliques.

Ce livre ne raconte pas seulement un trip, il raconte une transformation. On y voit Foucault rire aux éclats, contempler en silence, décrire avec ferveur la dissolution des frontières, ressentir cette unité avec le monde que tant d’usagers de psychédéliques décrivent comme une révélation mystique. Et dans ces moments, on reconnaît des thèmes déjà présents dans sa pensée : la remise en cause des structures, la fluidité de l’identité, la critique des évidences qui enferment. Mais ici, tout cela n’est plus théorie, c’est vécu, incarné, brûlant.

L’intérêt de Foucault in California dépasse donc le simple biographique. Il ouvre une réflexion plus vaste : que peuvent les psychédéliques pour la philosophie ? Comment une substance, un environnement, une intensité sensorielle peuvent-ils enrichir la pensée et offrir à un esprit critique comme celui de Foucault des horizons inédits ?

Dans cet article je vais explorer cette expérience en profondeur. Nous verrons d’abord ce que raconte le manuscrit et dans quel contexte il apparaît, puis nous plongerons au cœur du trip lui-même, avec ses visions et ses éclats. Nous chercherons ensuite à comprendre comment cet épisode a marqué Foucault, avant d’élargir la réflexion sur le rôle des psychédéliques dans la philosophie. Enfin, nous conclurons sur une ouverture vers l’avenir : les philosophes et les psychédéliques, du passé au futur, et la manière dont ces expériences pourraient transformer notre rapport au savoir et à l’existence. 

Le manuscrit et le contexte psychédélique des années 1970

Simeon Wade est au centre de cette histoire. Son manuscrit Foucault in California est à la fois confession intime et carnet de bord d’un soir qui a basculé. Le livre contient des récits, des photographies et des lettres de Foucault retrouvées après la mort de Wade, qui attestent de l’amitié entre les deux hommes et de la réalité du voyage dans la Vallée de la Mort. On y trouve notamment une lettre où Foucault décrit la soirée comme « une grande expérience, l’une des plus importantes de ma vie ».

Le manuscrit de Wade est écrit dans une veine vive, presque performative. Wade a conçu la nuit comme une petite mise en scène : musique choisie, chocolat, chartreuse, conduite jusqu’à Dante’s View, et puis la prise d’acide. Ces éléments ne sont pas accessoires, ils montrent la dimension rituelle et intentionnelle de l’expérience, pensée pour ouvrir la perception et favoriser la dissolution des barrières subjectives. Les images retrouvées confirment la scène : Foucault souriant, regardant Zabriskie Point, manifestement traversé par quelque chose d’extraordinaire.

Il faut replacer tout cela dans le climat des années 1970. À cette époque, la contre-culture a fait des psychédéliques un outil de contestation et d’exploration personnelle. Timothy Leary, la recherche psychédélique universitaire d’avant les interdictions, les expériences de type Grof, tout cela a préparé un terrain où la prise de LSD pouvait être vue non seulement comme un loisir, mais comme une pratique expérimentale de transformation. Wade lui-même pense le trip comme une expérience initiatique, en continuité avec des traditions rituelles plus anciennes.

Sur le plan éditorial, le manuscrit a longtemps été tenu à l’écart. À la sortie des années 1990, les maisons d’édition étaient frileuses à l’égard des récits psychédéliques. Pourtant les preuves matérielles retrouvées par Heather Dundas et la famille Wade ont changé la donne et ont permis de rendre audible une voix longtemps marginalisée. L’édition finale fait le choix de ne pas dissimuler l’enchantement de Wade pour Foucault et pour ce que le LSD a opéré chez lui.

Le trip : immersion, visions et basculement

La scène se déroule dans un cadre que la littérature psychédélique adore : le désert, l’air sec qui concentre les sensations, un ciel immense qui travaille comme une loupe sur la conscience. Simeon Wade a conçu cette soirée comme une mise en scène intentionnelle : musique choisie, gourmandises, chartreuse, et ce trajet jusqu’à Dante’s View et Zabriskie Point où la topographie même participe de l’iconographie du voyage.

L’intensité du récit tient autant à la préparation qu’à l’expérience elle-même. Wade décrit un rituel doux et précis : l’atmosphère est domestiquée, accueillante, puis progressivement étirée jusqu’à l’infini. On sent que l’événement a été pensé pour favoriser la rupture : il n’y a pas d’improvisation naïve, mais une orchestration sensorielle qui selon les photos et les lettres, a fonctionné.

Lorsque l’acide commence à travailler, ce que Wade raconte relève à la fois du poème et du reportage. Les visuels psychédéliques sont incroyables avec le désert se transforme en mosaïque de couleurs, la nuit se charge d’une densité tactile, et les perceptions se recomposent. Foucault éprouve ce que ses propres textes avaient seulement approché : la dissolution des frontières entre sujet et monde, entre l’observateur et l’observé. Dans la narration, cette dissolution n’est pas un effet de vocabulaire, c’est un sentiment palpable qui le fait rire, pleurer, s’exclamer. Il raconte même avoir vu le ciel voler en éclat avec les étoiles qui viennent à lui le tout dans un sentiment de compréhension profonde de lui-même et du monde.

Les moments clefs se succèdent sans hiérarchie claire. Parfois la joie explose, un rire qui éclabousse la nuit, parfois le silence devient une méditation absolue. Wade insiste sur la dimension relationnelle de l’événement : Foucault n’est pas seul, il est entouré, tenu, accompagné par des amis qui partagent la scène. 

Les visions de Foucault, telles que rapportées, ont une tonalité fortement symbolique. Wade emploie une série d’images métamorphiques pour décrire la métamorphose du philosophe : devenir enfant, fleur, animal, cristal, nomade. Autrement dit, son ego semble se dissoudre et se mêler au monde. Son corps paraît se décomposer en images, et sa manière de penser devient plus fluide et plastique.

Sur le plan émotionnel la charge est retentissante. Au petit matin, Foucault pleure, il proclame avoir touché quelque chose qui s’apparente à la vérité ou à une connaissance immédiate. Le mot vérité revient, pas comme une assertion doctrinale, mais comme une palpation du cœur : une certitude vécue, irradiante, qui modifie la sensibilité. Wade rapporte également que, dans les semaines qui suivent, Foucault évoquera l’idée de « recommencer », de « repartir » sur certains écrits, comme si cette nuit avait offert non seulement un coup de théâtre intérieur, mais un aiguillon pour la pratique d’écriture.

Il faut aussi souligner la dimension esthétique et musicale du trip. La bande-son n’est pas un ornement : elle module, cadre, et parfois dirige la plasticité perceptive. Stockhausen, Chopin, ou des choix plus populaires deviennent autant de leviers pour articuler des passages de tension et de lâcher prise. Wade a manifestement compris que la musique transforme l’acide en expérience structurée. Cette combinaison rend la scène presque cérémonielle une sorte de rituel chamanique contemporain.

Enfin, le trip est rendu crédible par les traces matérielles : photographies, lettres et témoignages qui ne se contentent pas d’une évocation vague, mais fixent des états, des attitudes, des regards. Ces documents transforment la légende en archive vivante.

Si l’on doit résumer la portée immédiate de cette nuit on peut retenir ceci : la prise de LSD dans le désert a permis à Foucault d’expérimenter en acte la dissolution subjective qu’il avait longtemps pensé en théorie. Ce n’est pas une conversion soudaine mais une intensification, une confirmation vécue. 

Dans la suite de l’article nous fouillerons les répercussions de ce basculement sur l’œuvre et sur l’éthique foucaldienne. Pour l’instant, retenons que cette nuit en Death Valley n’est pas une anecdote rieuse à placer en marge. C’est une expérience-limite, soigneusement organisée, profondément ressentie, et documentée. C’est une épreuve qui a laissé une marque durable sur celui qui a su penser les formes du pouvoir et de la subjectivité.

Impact immédiat sur Foucault

Ce qui frappe d’abord, c’est la clarté des indices matériels qui entourent la nuit en Death Valley. On dispose de lettres datées dans lesquelles Foucault qualifie la soirée d’“une grande expérience, l’une des plus importantes de ma vie”.

Ces lettres ne sont pas des rumeurs : elles offrent une attestation de première main, envoyée par Foucault lui-même à Wade après l’événement. On possède aussi des photographies montrant Foucault au bord des falaises de Zabriskie Point et à Dante’s View, souriant, parfois torse nu, des images qui corroborent la réalité du trip et l’intimité qui s’est installée entre les deux hommes.

Sur le plan textuel, il y a un autre élément très parlant : quelques mois après le trip, Foucault écrit qu’il a dû “commencer de nouveau” sur son livre concernant la sexualité. Une lettre datée d’octobre 1975 mentionne explicitement cette nécessité de recommencer de nouveau sur son projet.

Wade et ses documents affirment même que Foucault aurait brûlé une version complète d’un volume de Histoire de la sexualité après l’expérience, geste qui, s’il est exact, signale une modification pratique et radicale de son rapport à son œuvre.

Ces preuves convergentes ,lettres, photos, témoignages, constituent un faisceau convaincant : l’expérience a été vécue, reconnue par Foucault et suffisamment marquante pour influencer sa pratique d’écriture. C’est un impact immédiat et concret : modification d’un manuscrit en cours, intensification émotionnelle, et une attention renouvelée portée aux formes de vie et à l’esthétique de l’existence dans ses dernières années.

Pourtant il faut nuancer. Il est regrettable que nous n’ayons pas de récit à la première personne signé par Foucault sur cette nuit. Aucune autobiographie, aucun journal intime foucaldien détaillant le trip n’existe : l’absence de la voix directe du philosophe laisse des zones d’ombre quant à l’interprétation fine de ce qu’il a ressenti et pensé immédiatement après.

Par rapport au scepticisme de certains historiens et biographes qui ont pu dire que les épiphanies rapportées après un trip peuvent être éphémères ou illusoires, et qu’il convient de traiter ces témoignages avec prudence considérant que ces déclarations rapportées devraient être accueillies avec scepticisme, la puissance émotionnelle d’un trip ne garantissant pas une révolution conceptuelle durable. 

Je pense personnellement qu’une expérience psychédélique en particulier celle-ci que Foucault qualifie d’une des plus marquante de sa vie impacte durablement l’individu, sa pensée et ce qu’il en découle, enfin, il y a un fait poignant qui colore l’interprétation de l’ensemble : la confidence rapportée selon laquelle Foucault aurait souhaité, à la fin de sa vie, recevoir du LSD pour « partir » comme Aldous Huxley. Cette volonté de vivre la mort accompagnée d’une substance élargissant la conscience inscrit les psychédéliques dans une logique existentielle très forte chez lui pas comme un simple divertissement, mais comme un outil symbolique et rituel pour les grandes étapes de la vie, si les psychédéliques l’ont marqués jusqu’à sa mort, ils ont certainement impactés ses écrits. 

En conclusion de cette section : les preuves matérielles et les indications textuelles pointent vers un impact réel et immédiat du trip sur la trajectoire de Foucault, surtout sur son affect et sur sa pratique d’écriture. L’absence d’un récit foucaldien direct est néanmoins frustrante . On tient cependant, de façon fiable, un changement notable d’une expérience d’un trip qui a pu influencer certaines orientations de ses œuvres.

Psychédéliques et philosophie

La question centrale ici est simple et profonde : que peut apporter une expérience psychédélique à la philosophie ? Chez Foucault, cette question prend une couleur particulière parce que sa pensée travaille depuis toujours la fabrication des sujets, les dispositifs de pouvoir et les manières de vivre. L’expérience en Death Valley offre un terrain d’observation rare où la perception et la vie rencontrent la théorie.

D’abord un fait concret et important. Foucault lui-même, dans ses échanges avec Simeon Wade, a été très clair sur la nature immédiate de son expérience : 

« – Avez-vous eu des pensées philosophiques ce soir mon cher Foucault ?

   – Pas vraiment. Ce n’a pas été une expérience philosophique pour moi, mais quelque chose d’entièrement différent. » 

Cette phrase montre que le trip n’a pas été pour lui un moment de conceptualisation directe mais une épreuve perceptive, une transformation du vécu plutôt qu’un raisonnement formel. 

Ceci posé, il faut distinguer deux registres d’effet. Le premier est l’effet immédiat : dissolution de l’ego, intensification sensorielle, ouverture affective. C’est ce registre que Wade documente avec force images et lettres. Foucault décrit la sensation d’une effraction de la frontière entre sujet et monde, un sentiment d’unité et d’éclatement simultanés qui rejoint des thèmes récurrents de son œuvre sur la fluidité de l’identité. Ces événements ne produisent pas forcément des arguments philosophiques, mais ils modifient radicalement la qualité de l’expérience sur laquelle la pensée peut ensuite s’appuyer.

Le second registre est l’effet sur la pratique intellectuelle. Même si Foucault n’a pas « philosophé » pendant la nuit, il a éprouvé des modalités de vie et de perception qui ont agi comme un aiguillon pour sa façon d’écrire et d’aborder certains thèmes. Les lettres où il dit avoir dû « commencer de nouveau » sur son projet montrent une conséquence concrète : le trip a provoqué une réorientation pratique, une remise en question des formes antérieures du travail intellectuel. On parle plutôt d’un changement de style et de méthode, pas d’une révolution de ses idées du jour au lendemain.

Sur le plan théorique, l’apport des psychédéliques à la philosophie peut se formuler ainsi : ils permettent d’expérimenter in vivo des hypothèses sur la subjectivité, la construction sociale de la réalité, et la plasticité mentale. Pour un penseur dont le projet vise à dévoiler comment les sujets sont produits par des régimes de vérité et des dispositifs de pouvoir, vivre la dissolution des frontières subjectives offre une preuve phénoménologique, pas une démonstration logique, mais une confirmation vécue, que l’expérience humaine peut changer de registre. Wade met cela en scène et Foucault en fait état, ce qui rend la rencontre intellectuelle-psychédélique très fertile. 

Il faut aussi replacer cela dans l’histoire intellectuelle des psychédéliques. Les années 1970 ont laissé une tension : la culture psychédélique promettait des ouvertures radicales, mais la réception académique fut souvent sceptique. Aujourd’hui, la recherche clinique et historique relativise le rejet ancien, et rappelle que les effets durables sur la sensibilité et la santé mentale ne sont pas forcément négligeables. Cette réévaluation ouvre la possibilité d’une relation sérieuse entre philosophie et psychédélique, non pas pour fonder des doctrines sur des trips, mais pour enrichir la palette phénoménologique à partir de vécus d’état de conscience modifié.

Enfin, il y a une dimension éthique et existentielle. Le souhait rapporté de Foucault, qui aurait voulu recevoir du LSD en fin de vie à la manière d’Aldous Huxley, situe les psychédéliques comme des instruments de sens pour les passages limites de l’existence. Cela n’est pas anecdotique : penser la philosophie comme art de vivre rencontre ici l’idée que certaines substances peuvent accompagner des rites de transition, modifier l’appréhension de la finitude et offrir aux philosophes une pratique incarnée du questionnement. 

En somme, considérer la nuit de Death Valley comme une simple curiosité serait manquer l’essentiel. L’apport des psychédéliques à la philosophie ne passe pas forcément par des aphorismes produits sous LSD. Il passe par la transformation de la sensibilité, par l’ouverture d’un espace expérimental où la pensée peut ensuite repenser ses objets. Chez Foucault, le trip n’a pas été une séance de philosophie, mais il a été un moteur interne qui a changé sa manière de voir le monde.

Conclusion

La lecture de Foucault in California nous laisse avec une certitude simple et puissante : la nuit de Death Valley n’est pas une anecdote amusante, c’est une expérience profonde qui a laissé une empreinte réelle sur la vie et l’écriture de Michel Foucault. Les lettres où il parle d’« une grande expérience, l’une des plus importantes de ma vie », les photographies, et le témoignage de Simeon Wade forment un faisceau cohérent qui rend l’événement plausible et signifiant.

L’impact immédiat n’a pas pris la forme d’une révolution conceptuelle instantanée. Plutôt, on observe une intensification : Foucault a continué d’écrire, il a repris et remanié des projets, et il a laissé entendre qu’il désirait, en fin de vie, une traversée semblable à celle d’Huxley. Cette pratique montre que les psychédéliques peuvent agir comme aiguillon de la pensée, sans remplacer la pensée elle-même.

Plus largement, l’épisode confirme une idée essentielle : les psychédéliques offrent à la philosophie une fenêtre phénoménologique. Ils ne fournissent pas de théorèmes, ils offrent des vécus, des variations sensibles sur la subjectivité et la perception. Pour un philosophe engagé, ces vécus comptent énormément. Ils transforment la matière première sur laquelle la pensée travaille.

En regardant vers l’avenir, on peut imaginer une philosophie plus expérimentale, plus attentive aux pratiques corporelles et aux technologies de conscience. Les psychédéliques, loin d’être un objet marginal, peuvent devenir des outils pour explorer les limites de l’expérience humaine et repenser les manières de vivre. Les philosophes du passé qui ont choisi ces voies nous montrent une piste : ouvrir la pensée par l’expérience, accueillir l’incertitude, et laisser la sensibilité remodeler les formes de la raison.

En somme, Foucault in California est un livre qui nous rappelle que la pensée n’est jamais purement abstraite, qu’elle s’imbrique dans des vies, des nuits, des rites. Et si les psychédéliques ont marqué la fin de vie de certains penseurs, ils pourraient bien marquer le début d’une philosophie plus incarnée pour notre futur.

Nuit | Blogueur communautaire chez Chemical Collective | youtube.com/c/nuit

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