La première fois que j’ai vraiment expérimenté le cannabis oral, ça m’a marqué pour de bon. J’avais une tolérance très faible car je n’étais pas un consommateur régulier, et j’avais l’équivalent de deux joints classiques sous la main, peut-être un quart de gramme. Je ne savais pas trop quoi en faire vu que je ne savais pas rouler, alors j’ai improvisé. Je les ai chauffés dans une cuillère, mélangés à un yaourt et je l’ai mangé, sans trop imaginer l’amplitude de ce que j’étais en train d’engager. Quelques dizaines de minutes plus tard, tout a changé.
L’effet a été brutal et immobilisant. Je ne pouvais plus bouger, littéralement scotché au canapé. Mon corps était devenu lourd, collé au sol, comme si chaque fibre était submergée par une pâte dense. La vision s’est transformée en une espèce de scintillement, comme si tout brillait comme du diamant. Les contours prenaient une lumière nouvelle, chaque surface renvoyait des facettes. C’était beau, mais aussi déroutant car je n’avais pas l’habitude d’être ainsi envahi. À partir de ce moment, je me suis dit que le cannabis oral n’était pas un truc anodin. C’était un territoire à explorer, mais avec des règles.
Une autre expérience me reste gravée pour une raison différente. J’avais fait un petit trip au LSD, 50 microgrammes, plutôt discret, peu visuel. Une semaine après, par curiosité et peut être par inconscience, j’ai mangé un très gros edible de cannabis. Là, quelque chose d’étrange s’est produit : les visuels du LSD sont revenus, mais amplifiés. Les images, les motifs, les insights qui avaient été timides à 50 microgrammes se sont réactivés et sont devenus plus profonds que lors du trip original. En plus des effets typiques du cannabis, j’ai eu une remontée psychédélique, comme si l’edible tirait sur la ficelle d’un voyage laissé en suspens. C’était puissant, magnifié, et clairement troublant pour quelqu’un qui ne s’y attend pas.
J’ai aussi eu des périodes où je poussais très loin les dosages. Je me suis déjà retrouvé à consommer jusqu’à 5 grammes de cannabis ( avec une grosse tolérance ) par voie orale sur une période de douze heures. Ce n’est pas anodin. L’état obtenu était comparable, dans sa structure, à un trip de LSD autour de 200 microgrammes. Les similitudes existaient dans la dissolution de repères, dans l’intensité visuelle et dans la profondeur introspective. Mais c’était différent aussi : les voyages étaient beaucoup plus lourds, plus corporels, plus difficiles à gérer sur certains points. La sensation d’être ancré dans un corps massif, lent, parfois maladroit rendait l’expérience épaisse, presque exigeante. Il faut une solide expérience pour naviguer dans ce type d’État sans paniquer.
Pendant certaines phases de ma vie, j’ai consommé beaucoup d’edibles, parfois pour réduire ma consommation de fumé. Sur le papier, ça semblait positif. En pratique, si les prises sont trop proches, on se retrouve souvent dans un décalage temporel permanent, un effet emboîté qui te laisse déphasé pendant de longues périodes. La répétition sans respect d’intervalles rend l’expérience cumulée beaucoup plus difficile à vivre. C’est un piège courant : on sous-estime le cannabis parce qu’il est banalisé, on le traite comme un produit léger, alors que par voie orale il peut construire des états massifs.
Ce que j’en retire, et ce que j’insiste à transmettre : ne pas sous-estimer l’edible. Le cannabis oral peut provoquer des expériences réellement transcendantales, il peut réveiller des trips antérieurs, et il peut engendrer des états lourds et longs. Si tu veux explorer ces territoires, fais-le avec méthode : respecte les intervalles, commence bas, attends la montée complète avant de redoser, et sois conscient que l’ampleur corporelle de l’effet est différente de la fumée. Le set and setting restent essentiels, plus encore quand la montée est lente et que la durée est longue.
Pour moi, ces expériences ont été formatrices. Elles m’ont appris le pouvoir réel du cannabis oral, autant sur le plan du voyage que sur le risque de se perdre dans des états trop denses. Elles m’ont appris aussi la curiosité, l’humilité et l’importance d’une approche respectueuse. Si tu veux explorer, fais-le en connaissance de cause. J’ai toute une série de vidéos sur le Cannabis où je partage mes aventures, mes erreurs et tout un tas d’astuces dans l’usage et la navigation.
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