J'ai donc testé pour la première fois les empathogènes cités telles que le 6-APB et le 5-MAPB en solo dans mon appartement. Un bon set et un réglage est primordial. Mon état d'esprit n'était pas le plus clair mais avec ces molécules, une douce balade m'emmenait vers des parties réprimées de mon être, au lieu de les faire surgir telle une claque d'un professeur ( comme ressenti avec les psychédéliques classiques ).
J'ai donc passé ces soirées plutôt au calme, dans une chambre sombre avec de la musique qui me parlait doucement et m'emportait. Avec le 5-APB que j'ai pris d'abord seul, l'ambiance était plutôt rougeâtre, orangée comme si je descendais profondément en moi. Mon copain « Nuit », était joignable au téléphone pour moi en cas de désagrément. Sans m'en rendre compte car cette molécule est très douce, je projetais beaucoup lors de la montée des effets sur mon copain, des phrases telles que : « tu ne t'aimes pas vraiment », je suis reconnaissante d'avoir cette flamme en moi que tu semble avoir perdu ». Il m'a délicatement signalé que je projetais sûrement et que le potentiel de l'expérience devait être achevée seule !
En effet une peur sous-jacente me faisait tenir à mon copain comme ancre pour qu'il soit mon guide, mais au contraire plus je restais seule et moins j'avais peur. Une sorte de chaleur m'accompagnait et me faisait voir la « vérité » se cachant derrière ces « projections » et souffrances. Evidemment avec douceur et pédagogie.
J'ai ensuite pu tester le 6-APB seul qui donnait un côté plus stimulant et 'fêtard' mais je voyais aussi le potentiel qui aurait pu être gâché en faisant simplement la fête. Le 6-APB était comme une danse frénétique entre mes « démons » et la beauté se cachant derrière.
Le mélange des deux était parfait : le côté sédatif et profond du 5 avec le côté émoustillant et plutôt mystique, bleuté du 6.
Encore une fois dans mon lit avec de la musique, j'ai pu découvrir des traumatismes, des fêtes sombres qui n'attendent qu'à être révélées à moi et à être écoutées/acceptées en un tout. Ce soir-là, j'ai pu entrer la hache de guerre ressentie avec mon père, et sincèrement me réconcilier avec mes traumatismes liés à des violences parentales. Je lui ai donc pardonné car je me suis aussi pardonnée grâce à la compassion que cette expérience a apportée (et non juste une leçon de vie qui pourrait apporter un psychédélique).
J'ai enfin senti cet homme, qui est mon père, être une figure parentale, à sa place, derrière moi et me poussant vers le haut.
Avec des respirations profondes, chaque peur se dissipe à mon rythme, laissant place aux merveilles de ma personne. Étant extrêmement insecure, j'ai décidé de m'asseoir devant le miroir afin de percer ces insécurités et de me voir pleinement, sans façade devant le miroir, je comprends enfin que je pourrais laisser tomber de mes épaules un tas de jugements et de poids inutiles portés.
Je me suis vue, plus authentique que jamais, et j'ai pu échanger avec moi-même sincèrement pour la première fois.
Depuis, j'ai moins peur du miroir avec cette expérience extrêmement profonde et chaleureuse à la foi. Je me sentais finalement à la maison, en moi, faisant face à ces mécanismes de défenses et de protection (qui ne me sont plus utiles à présent).
Lorsque les réalisations devenaient plus profondes, j'ai adopté la position de l'enfant en Yoga, le front sur le sol. Je ressentais une forte amabilité envers moi et un côté mystique, mon œil troisième semblait s'ouvrir, je ressentais une pression agréable dessus et une révérence totale pour l'univers et pour ce que j'ai vécu.
Un pardon général et une nouvelle manière de m'appréhender, m'ont donc aidé à me réinventer et à sortir de ces masques que je m'étais inconsciemment imposés, qui me faisaient tort et même du mal physiquement.
J'ai compris que mes traumatismes se logeaient partout dans mon corps mais ce soir là je n'avais pas mal, je m'entourais de douceur et ces douleurs ont ressurgi m'apprenant l'amour.
Calmement j'ai pu appeler mon copain et juste essayer d'exprimer cette incroyable expérience, depuis une chanson me parle, et mon moi le plus profond peut enfin s'exprimer petit à petit, je sais maintenant que même seule, je ne serai jamais seul. Car oui, cette présence est celle qui était là quand personne ne l'était.
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Oh merci ❤️❤️❤️. C'est beauuuu !
Je pensais à tord que c'était « chaud » de faire ça seul qd on est très traumatisé. C'est une belle ouverture !
Incroyable !!